Dans son avis relatif « à l’évaluation des risques liés aux nanomatériaux » qui vient d’être rendu public, l’Afsset souligne l’absence de méthodologie spécifique pour l’évaluation des nanomatériaux et présente une série de recommandations à mettre en oeuvre « au nom du principe de précaution.».
Date de publication : 29 Mars 2010
Source : Le Journal de l'Innovation
L’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) vient de rendre un avis relatif « à l’évaluation des risques liés aux nanomatériaux pour la population générale et pour l’environnement » (1). Une étude spécifique a été menée sur quatre produits contenant des nanotechnologies et pour lesquels il existe des risques d’exposition des individus et de l’environnement : la chaussette antibactérienne (nanoparticules d’argent), le ciment autonettoyant et le lait solaire (nanoparticules de dioxyde de titane), la silice alimentaire à l’état nanométrique. Concernant les chaussettes, l’Afsset souligne les risques pour les individus et l’environnement. Pour les autres produits étudiés, elle avoue ne pas pouvoir évaluer les risques.
Vers une interdiction des usages futiles ?
Dans ce contexte, l’Afsset expose ces recommandations d’actions « au nom du principe de précaution » : « rendre obligatoire la traçabilité des nanomatériaux » (obligation de déclaration par les industriels), mise en place d’un étiquetage clair, « harmonisation des cadres réglementaires français et européens » (révision de REACh pour prendre en compte les nanomatériaux manufacturés de manière spécifique et quel que soit leur tonnage). L’Afsset va jusqu’à suggérer une « interdiction de certains usages des nanomatériaux pour lesquels l’utilité est faible par rapport aux dangers potentiels. »
Alors que l’Agence coordonne déjà le projet européen « nanogenotox » qui vise à identifier la toxicité sur les gènes et l’ADN de 14 nanomatériaux, elle annonce également qu’elle prévoit de « s’autosaisir pour définir en 2 ans, avec son groupe de travail, un outil simplifié d’évaluation des risques » et construire une « méthode renouvelée d’évaluation des risques sanitaires qui soit adaptée aux spécificités des nanomatériaux. » Ces conclusions rejoignent ainsi les préoccupations des associations écologistes, dont les Amis de la Terre et FNE (France Nature Environnement), qui militent depuis plusieurs années pour le développement des recherches sur la toxicité des nano-objets et la mise en place d’un étiquetage.
(1) Une expertise sur « la santé et la sécurité au travail » face aux risques des nanomatériaux a déjà été menée par l’Afsset en octobre 2008.
Date de publication : 29 Mars 2010
Source : Le Journal de l'Innovation
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